Les légionnaires arméniens : Sacrifice et trahison dans la première guerre mondiale
The Armenian Legionnaires: Sacrifice and Betrayal in World War I
Après des négociations prolongées et de nombreux faux départs, la Légion d’Orient fut formée en automne 1916 et commença à se constituer avec des Arméniens venus d’Europe, d’Amérique du Nord et du Moyen Orient. Le recrutement débuta avec les réfugiés de Mussa Dagh déjà à Port Saïd où ils furent rejoints par d’autres hommes venant d’Europe, d’Amérique du Nord et du Moyen Orient. Les puissances alliées ne les accueillaient pas sans réserve, et les légionnaires étaient conscients de certaines tensions, de sentiments ambivalents et de forts préjudices à leur encontre. La France et la Grande Bretagne, en travaillant ensemble à la victoire ultime sur les puissances de l’axe avaient aussi leurs propres ambitions concernant la répartition des territoires après la guerre dans la région. La Légion d’Orient (Légion Arménienne à la fin 1918) combattit bravement et victorieusement à la bataille d’Arara en Palestine, mais d’autres batailles suivirent en Cilicie après l’armistice, où les combats se déroulèrent dans des circonstances beaucoup plus difficiles en termes de support logistique, d’indécisions de commandement et d’objectifs, et finalement de traitrise. Les légionnaires ayant rejoint l’armée française avec l’espoir de devenir le noyau d’une armée d’occupation restituant sous uniformes français leurs terres aux Arméniens, devinrent des victimes de la « realpolitik» des Français et des Britanniques, et de leur propre idéalisme.
Synopsis:
Following protracted negotiations and many false starts, the Légion d’Orient was
formed in the autumn of 1916 and began to be filled with Armenian men from
around Europe, North America and the Middle East. Recruitment began with the
refugees of Musa Dagh already in Port Said, where they were joined by others
coming from North America, Europe and the Middle East. Their welcome by the
Allied Powers, whom they had joined to assist, was never whole-hearted and the
legionnaires were aware of certain tensions, ambivalent feelings and outright
prejudices towards themselves but also between the great powers. France and
Britain, though working together towards ultimate victory over the Axis Powers,
also had their own ambitions concerning the division of territory in the region postwar.
The Légion d’Orient (Légion Armenienne in late 1918), fought bravely and
successfully at the Battle of Arara in Palestine but many further battles fin Cilicia
followed the Armistice, fighting under much more difficult circumstances in terms of
logistical support, clarity of command and purpose, and ultimately, betrayal. The
Legionnaires, who had joined with the understanding that they would become the
core of an occupying army restoring Armenians to their lands under the French,
became victims of French and British realpolitik and their own idealism.
CV
Suzan PATTI, titulaire du grade de Ph.D en anthropologie culturelle de l’Université Ann Arbor du Michigan, a effectué des recherches de terrain avec les Arméniens à Chypre, et des Arméniens chypriotes émigrés au Royaume-Uni. Elle est l’auteur d’une ethnographie basée sur « La Foi dans l’Histoire : les Arméniens reconstruisent une communauté » (Smithsonian Institution Press, 1997). Le Dr. PATTI a, depuis, effectué des recherches en Syrie, en Amérique du Nord, en Arménie et est aussi l’auteur de nombreux articles et titres sur les Arméniens vivant en diaspora.
En tant que Chargée de recherche honoraire à l’University College de Londres, le Dr. PATTI a enseigné à l’Université Syracuse de Londres, et comme professeur itinérant dans le programme des Etudes arméniennes de l’Université du Michigan. Elle a été cofondatrice et directrice de l’Institut arménien de Londres où elle a organisé des séries de conférences, d’ateliers, de programmes culturels et d’expositions temporaires parmi lesquelles : l’exposition de cartes postales d’Osman Koker, « My dear brother, Armenians in Turkey 100 years ago », qui se sont tenues à la Galerie Brunei, à l’Ecole des études orientales et africaines, à côté d’une autre exposition d’objets provenant de foyers arméniens d’Angleterre : « Treasured objects : Armenian daily life in the Ottoman Empire 100 years ago ». Le Dr. PATTI a coécrit un livre du même titre à la suite de l’exposition et est l’auteur principal du livre pour enfants, Who are the Armenians, (publié aussi en turc et en portugais). Elle a exercé en tant que directrice du Armenian Museum of America, et plus tard comme directrice de programme du « National Armenian Genocide Centennial Commemorations » à Washington.
Depuis Londres où elle réside, le Dr. PATTI travaille toujours avec l’Institut arménien et avec l’Université de Californie comme chef de projet pour « Les récits intéressants des réfugiés : perspectives de l’Académie et des arts ». Elle est enfin chef du projet pilote initié par la Fondation Gulbenkian sur l’étude de la Diaspora arménienne.
Susan Pattie, PhD in cultural anthropology (University of Michigan, Ann Arbor), did
fieldwork and research with Armenians in Cyprus and Armenian Cypriots who had
migrated to the U.K., writing an ethnography based on this: Faith in History: Armenians
Rebuilding Community (Smithsonian Institution Press, 1997). Dr. Pattie has since done
research in Syria, North America and Armenia and authored a number of articles and
chapters on Armenians living in diaspora. An Honorary Senior Research Associate at
University College London, Dr. Pattie taught for the Syracuse University London
Program and as visiting professor in the Armenian Studies Program of the University of
Michigan. She was co-founder and Director of the Armenian Institute in London where
she organized a series of lectures, workshops, cultural programs and occasional
exhibitions. Among these was the postcard exhibition of Osman Koker, My Dear
Brother: Armenians in Turkey 100 Years Ago, held at the Brunei Gallery, School of
Oriental and African Studies, alongside a second exhibition of items from British
Armenian homes – Treasured Objects: Armenian Daily Life in the Ottoman Empire 100
Years Ago. Dr. Pattie co-authored a book of the same name following the exhibition and
is lead author of the children’s book, Who Are the Armenians? (also published in Turkish
and Portuguese). She served as Director of the Armenian Museum of America and later
Program Manager of the National Armenian Genocide Centennial Commemorations in
Washington, DC. Currently residing in London, Dr. Pattie is working again with the
Armenian Institute, is Project Manager of “Engaging Refugee Narratives: Perspectives
from Academia and the Arts” at UCL and is the leader of the Armenian Diaspora Study
pilot project initiated by the Gulbenkian Foundation.