Nier l’évidence ? Le facteur religieux en Arménie de 1915 à 1920
La période cruciale de l’histoire de l’Arménie qui s’étend du déclenchement du génocide en avril 1915 à la disparition de la 1ère République en décembre 1920 ne peut totalement se décrypter sans prendre en compte la dimension prégnante et omniprésente du facteur religieux.
Ainsi, l’Empire ottoman dirigé par les Jeunes Turcs liquide les Arméniens et plus généralement les autres populations chrétiennes pour des motifs d’ordre politique, économique ou ethnique mais aussi afin d’exterminer des infidèles dans le cadre du djihad (« guerre légale ») proclamé officiellement dès novembre 1914. Depuis des siècles, les giaours arméniens subissaient le statut dégradant de dhimmi dans un empire musulman à la tête duquel se trouvait le calife, commandeur des croyants. D’une certaine façon, le génocide de 1915 constitue l’étape ultime d’une élimination au long cours des Arméniens de leurs terres ancestrales.
Le facteur religieux sature également l’évolution du minuscule État arménien qui est proclamé bien malgré lui en mai 1918. Ici, il y a la théorie et la pratique. En raison de son adhésion aux sirènes occidentales vantant les idéaux des droits de l’homme et de la démocratie, l’État arménien dominé par le parti dašnak ne proclame pas le christianisme comme religion officielle. En pratique, ce dernier ne pouvait que continuer à jouer un rôle capital dans ce qui restait du pays de Grigor Lusaworičʿ.
CV
Professeur d’histoire du droit – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Directeur d’études – chaire de Droits et institutions des chrétientés orientales
École Pratique des Hautes Études – Ve section (Sciences religieuses)
Formation, diplômes et titres universitaires
- 2008. Concours national d’agrégation (Histoire du droit et des institutions, premier concours)
- 2002. Thèse d’histoire du droit, Le Livre des canons arméniens de Yovhannēs Awjnecʿi (Kanonagirkʿ
Hayocʿ). Église, droit et société en Arménie du IVe au VIIIe siècle, Université Paris X-Nanterre et École
Pratique des Hautes Études (IVe section), 726 p. – Mention très honorable, félicitations à
l’unanimité du jury
- 1998. Certificat supérieur d’arménien classique – Institut Catholique de Paris
- 1995. DEA d’histoire et anthropologie des systèmes de droit – Université Paris X-Nanterre
- 1988-1992. DEUG, Licence et Maîtrise de droit – Université Paris X-Nanterre
Domaines de recherche
- Histoire du droit canonique arménien et byzantin
- Histoire comparée des droits canoniques orientaux et occidentaux de l’Antiquité tardive et du
haut Moyen Âge
- Relations, influences et conflits entre religion, droit et politique
Prix et distinctions académiques
- Promotion au grade de Professeur des universités de 1ère classe, 2015
- Prix Bordin 2012 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Institut) pour La Collection
canonique d’Antioche. Droit et hérésie à travers le premier recueil de législation ecclésiastique (IVe siècle), Centre de
Recherche d’Histoire et de Civilisation de Byzance, Monographies 34, Paris, 2010 (ouvrage comprenant
une édition critique du texte grec de la Collection accompagnée d’une traduction française)
- Premier prix du concours de thèses de doctorat (2001-2002) décerné par l’Association des
Historiens des Facultés de Droit pour Le Livre des canons arméniens de Yovhannēs Awjnecʿi (Kanonagirkʿ
Hayocʿ). Église, droit et société en Arménie du IVe au VIIIe siècle, Paris X-Nanterre, thèse d’histoire du
droit, 2002
Responsabilités et activités scientifiques
- Direction de l’édition de la Revue des études arméniennes (nouvelle série)
- Membre du comité de rédaction de la revue Ēǰmiacin (publiée par le Saint-Siège d’Ēǰmiacin, Église
apostolique arménienne)
Responsabilités administratives et pédagogiques
- Membre de l’Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne – André Tunc (IRJS)
- Co-directeur du Diplôme universitaire Droit – Sciences humaines – Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Membre du Comité doctoral de la Faculté de théologie du Séminaire Gevorgian – Saint-Siège
d’Ēǰmiacin, Église apostolique arménienne
- Directeur du Master 2 Droits et cultures comparés d’Europe et d’Orient (Histoire et anthropologie
juridiques) – Paris Ouest Nanterre La Défense (2012-2017)
- Membre du Conseil d’administration de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense – collège
A (2012-2016)